Apparu en 1958 et publié jusqu’en 1962, Sonorama est un magazine sonore français unique en son genre. Chaque numéro intègre 6 à 8 disques souples (flexidiscs) insérés dans ses pages. Le magazine peut se poser directement sur une platine vinyle et devient ainsi un objet hybride : à la fois livre, disque et expérience multimédia avant l’heure.
SONORAMA [rOtatiOn] s’inscrit dans une démarche de création musicale contemporaine où la platine devient un instrument de composition à part entière. Ce projet explore les possibilités sonores et narratives des flexidiscs du magazine Sonorama (1958-1962), non comme des archives à diffuser, mais comme une matière première à réinventer.
À travers une performance live, Chilly Jay utilise les techniques du DJing — sampling, looping, scratching, manipulation de la vitesse — pour détourner, superposer et transformer ces enregistrements historiques. Chaque geste sur les platines est un acte de création : les imperfections des disques (craquements, souffles) deviennent des éléments rythmiques ou texturaux, tandis que les boucles et les collages sonores révèlent des résonances inattendues entre passé et présent.
Ce travail s’appuie sur une approche instrumentale du vinyle, où la platine n’est plus seulement un outil de diffusion, mais un médium de composition en temps réel. En confrontant ces archives à des traitements électroniques (effets, spatialisation), Chilly Jay crée une œuvre musicale immersive, à la croisée du DJ set, de la musique concrète et de l’art sonore.
SONORAMA [rOtatiOn] s’adresse aux amateurs de musiques expérimentales, de créations sonores hybrides et de performances live innovantes, tout en offrant une réflexion sur la mémoire collective à travers le prisme du son.
Ci haut, une « sortie de chantier » réalisée à l’occasion du festival Bruits#4 . Premier crashtest avec des disques relatifs à l’hypnose, aux records de vitesse en avion, à la tachycardie et au yoga!
Ci – bas le travail de rip et de derush des + de 250 disques de la collection
Collectionneur depuis toujours — cartes Panini, pin’s, CD, K7, magazines, unes de journaux —, j’ai construit ma culture entre divertissement et histoire sociale du XXe siècle. C’est donc sans surprise que Sonorama m’a interpellé, dégoté dans un bac de vide-greniers dans lequel je fouillais pour mes DJ sets. Ces magazines, nés en 1958 (l’année de naissance de mon père, qui m’a transmis cette passion), résonnent avec une France que j’ai l’impression d’avoir côtoyée à travers ses traces.
Aussi, c’est le format des flexidiscs qui me fascine : leurs craquements, leurs souffles, leurs cicatrices sonores, témoins de soixante ans d’existence. Je veux mettre en lumière cette matérialité souple et plastique en superposant des couches de rotations, en collant les matières entre elles. Ce sampling manuel révélera le caractère cyclique de l’Histoire, l’usure des répétitions, et les échos entre hier et aujourd’hui.





